Les densités de plantation

    Les densités sont indicatives et doivent tenir compte des usages et des techniques de sylviculture. Pour la
    mécanisation, prévoir entre les lignes 3,5 m à minima.

    Avec le développement du bois énergie, on peut envisager une augmentation des densités de plantation. Les
    premières éclaircies étant valorisées.

    FEUILLUSRÉSINEUX
    AULNE : 1100/haCÈDRE : 1250 à 1500/ha
    CHÂTAIGNIER : 1250 /haDOUGLAS : 1000 à 1500 /ha
    CHÊNE ROUGE D’AMÉRIQUE : 1100 /haÉPICÉA COMMUN : 1250 à 2000 /ha
    CHÊNE ROUVRE : 1600 à 2500 /haÉPICÉA SITKA : 1000 à 1250 /ha
    ÉRABLE SYCOMORE: 1100 /haMÉLÈZE D’EUROPE : 1250 à 1500 /ha
    FRÊNE COMMUN : 1100 /haMÉLÈZE HYBRIDE : 1000 à 1250 /ha
    HÊTRE : 1600 à 2500 /haPINS : 1200 à 1500 /ha
    MERISIER : 800 /haSÉQUOIA SEMPERVIRENS : 1200 /ha
    NOYER HYBRIDE : 100 /haTHUYA GÉANT : 1200 /ha
    NOYER COMMUN : 155 /ha
    NOYER NOIR D’AMÉRIQUE : 155 /ha
    PEUPLIER : 155 à 205 /ha
    ROBINIER : 1100 /ha

    QUANTITÉ DE PLANTS À L’HECTARE :

    7 points clés pour bien réussir sa plantation

    1. Bien choisir les espèces à planter en fonction de la station (nature du sol, climat, ...).
    2. La préparation du sol, c'est plus de la moitié du facteur de réussite de la plantation.
    3. Choisir ses végétaux en motte ou en racine nue, avec une taille adaptée aux futures conditions et entretiens.
    4. Savoir conserver les plants avant la plantation (si l'on n'a pas de moyens adaptés à la conservation mieux vaut choisir des plants en motte).
    5. Planter dans de bonnes conditions, en arrosant, en taillant et en tuteurant les plants si nécessaire.
    6. Protéger la plantation contre le gibier et contre la concurrence de l'herbe (fougères, ...).
    7. Assurer le suivi de la plantation par un passage régulier, ce qui permet de détecter et solutionner les problèmes le plus tôt possible.

    8 avantages à l’utilisation des plants en motte

    1. Plantation possible du 15 septembre au 15 juin.
    2. Reprise très nettement améliorée (voisine de 100 %).
    3. Évite la mise en jauge, souvent préjudiciable.
    4. Permet la réalisation des chantiers à problèmes (inondés en hiver, par exemple).
    5. Permet une mécanisation plus facile des chantiers.
    6. Rend possible le travail sous contrat avec le pépiniériste en choisissant l’origine des graines.
    7. Permet pour certaines essences de gagner une année de dégagement (croissance + rapide).
    8. Justifie l’utilisation de semences sélectionnées et de boutures issues de multiplication végétative.

    FAUT-IL REPENSER LA DENSITÉ DES PLANTATIONS FACE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?

    Depuis plusieurs décennies, nombreux sont ceux qui ont opté pour la réduction de la densité des plants à l’hectare pour réduire les coûts de plantation en forêt.
    Outre le fait que cette économie, lors de l’installation de plants a pu se traduire dans de nombreux cas par un déficit d’arbres de haute qualité. En faible densité, s’il n’y a pas un recru suffisant, on produit souvent un grand nombre d’arbres mal formés et branchus. La perspective maintenant
    quasi certaine du réchauffement climatique nous oblige à repenser les choses différemment.

    Prenons l’exemple du chêne (sessile ou pédonculé), il jouit d’une grande variabilité génétique dûe à son fort potentiel d’hybridation.
    Les sujets qui furent dominants il y a 100 ans, l’ont été dans des conditions climatiques différentes de celles d’aujourd’hui.
    Les plantules à plus forte croissance qui ont pris le dessus à l’époque ne sont pas forcément celles qui deviendraient dominantes aujourd’hui compte tenu de la modification du climat.

    À ce jour, la diversité génétique des semences permet d’assurer la survie des plants aux conditions climatiques actuelles.
    Pour bénéficier de cette disposition naturelle d’adaptation des plants, il me paraît indispensable de revenir à de fortes densités pour être sûr de disposer au final d’un minimum de sujets à l’hectare de haute qualité et aptes à résister au climat de demain.
    Il me semble enfin, qu’il est préférable de sélectionner dans les arbres présents aujourd’hui ceux qui ont ce potentiel d’adaptation, plutôt que de substituer à nos essences locales des essences importées dont nous ne mesurons pas aujourd’hui les difficultés que rencontreront à leur tour ces essences nouvelles.


    Bertrand LE NAIL,
    Ingénieur en agriculture ESA, Président du CETEF de la Mayenne