Conseils boisement des terres agricoles

    C’est souvent plus facile de réussir un reboisement en ambiance forestière qu’un boisement de terre agricole, justement parce qu’il n’y a pas d’ambiance forestière. Vous trouverez ci-dessous quelques conseils simplifiés afin d’éviter les principales erreurs.

    CHOIX DES ESSENCES

    La sélection des variétés est fonction de la nature du sol. Ce n’est pas forcément ce que l’on souhaite ou ce que l’on aime. Ce choix est fondamental car il conditionne à lui seul la plus ou moins bonne réussite du boisement. L’arbre est plus exigeant que l’herbe surtout en matière de profondeur et d’humidité. L’excès d’eau est plus nuisible que le manque, et bien souvent on boise en priorité les mauvais champs parsemés de joncs ! C’est l’indicateur d’une station de piètre qualité. A chaque nature de sol correspond une gamme de plantes plus ou moins adaptées (voir tableau du choix des essences dans ce catalogue). Un fossé bien placé peut, à lui seul, modifier une situation difficile.

    Pour vous guider, regardez autour du champ la végétation existante. C’est bien souvent le meilleur moyen d’orienter votre choix et d’introduire les variétés les plus conformes au milieu ambiant. Sinon, prenez conseil auprès d’un forestier averti.

    TRAITEMENT PRÉALABLE DE LA VÉGÉTATION

    Le plus grand ennemi de l’arbre, ce ne sont ni les ronces ni les plantes vivaces, ce sont les graminées. Elles sont nuisibles, surtout par les racines. Le feutrage très dense des rhizomes colonise les racines des jeunes plants provoquant de la sorte une grosse concurrence.

    ENTRETIEN

    Traitement de l’herbe :

    En terre agricole, il est fortement conseillé d’effectuer un traitement de l’herbe dès la première année en avril/mai avec un graminicide (Fusilade). Renouveler l’opération sur deux ou trois ans en fonction de l’importance de la végétation herbacée. Le traitement sur 1 m2 au pied du plant est le minimum. L’idéal est de traiter sur un mètre de large sur toute la ligne.

    Taille de formation :

    Couper les doubles têtes est conseillé le plus tôt possible. Former un tronc bien droit et dépourvu de branches sur 6 à 7 m est l’objectif à atteindre. Pour y parvenir, achetez-vous le livre « Elagage et taille de formation des arbres forestiers » et mettez-vous à la tâche. Si la parcelle est grande, faites appel à un entrepreneur forestier. Nous avons des adresses.

    hydrique surtout en année de sécheresse. Il est donc préférable de détruire cette herbe en septembre par un traitement. Si des ronds de fougères sont déjà présents, procéder également à leur éradication avec un produit adapté.

    CHOIX DES TRAVAUX DU SOL

    Plus le sol est remué en profondeur et plus l’arbre vous dira merci. Ce n’est pas perdre son temps ni son argent que de travailler le sol le plus possible, sans pour autant bouleverser les horizons. La rupture des couches impénétrables permet l’aération, l’oxygénation, l’assainissement, le nettoyage, l’ameublissement, et bien d’autres avantages utiles à l’installation des plants, à leur tenue et à leur croissance. C’est un bon investissement. Le travail en plein, en bande ou en billon, la nécessité d’un sous-solage ou pas, sera fonction de la nature du sol et de sa plus ou moins grande rétention en eau. L’entreprise vous conseillera utilement en la matière.

    PRÉVOIR L’EXPLOITATION FUTURE

    Dans 30, 50, 80 ans, les bois seront exploités et sortis de la parcelle. Le sens des lignes par rapport à la pente ou à la route influence parfois le prix du mètre cube sorti. Les petits détails négligés sont générateurs de pertes financières.

    DENSITÉ ET ACCOMPAGNEMENT

    La densité est en fonction de l’essence choisie et de l’accompagnement. Or, en boisement de terres agricoles, il n’y a pas d’accompagnement. C’est pourquoi ce type de boisement est plus délicat qu’un reboisement forestier.

    Deux solutions sont envisageables :

    • Planter les arbres à plus forte densité (1100/2200 par ha) ou planter les arbres d’avenir à 600 plants par ha et compléter par une plantation d’accompagnement à 600/800 plants par ha.
    • Semer une variété d’accompagnement entre les lignes d’arbres.

    LA PLANTATION

    Quand les éléments précédents sont bien respectés, la plantation est grandement facilitée.

    Pour les plants en racines nues, le plus important est de respecter la chaîne de fraîcheur des jeunes plants forestiers. Planter le plus vite possible après l’enlèvement, transporter dans un véhicule fermé, mettre les plants en sacs étanches, praliner les racines si nécessaire et si le temps se dégrade, mettre les plants en jauge correctement (voir technique page précédente). En procédant de la sorte, vous mettez toutes les chances de votre côté pour la bonne reprise des plantations.
    Pour les plants en motte, il est important de planter une motte mouillée et de bien la recouvrir de terre à la plantation.

    PROTECTION GIBIER

    Pas toujours obligatoire mais souvent nécessaire ! Si doute il y a, mieux vaut prévenir que guérir. Tout dégât est souvent irréversible et la note douloureuse. Si vous ne protégez pas à la plantation, soyez vigilant par la suite. Surveiller régulièrement et prenez les mesures qui s’imposent dès les premiers dégâts. La protection individuelle dépend de la nature du gibier. La protection par grillage circulaire est parfois une bonne alternative en cas de forte densité de gibier. Surveiller également la prolifération des mulots qui peuvent ravager une plantation en trois coups de dents. Ils coupent les racines sous terre sans prévenir dans la plus grande discrétion ! Différents insectes (pucerons, chenilles défoliatrices…) sont également à surveiller.